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Bivalence(s), polyvalence(s) et professionnalité(s) : perspectives comparatistes internationales L'histoire n'est que la géographie dans le temps, tout comme la géographie n'est que l'histoire dans l'espace E.Reclus
Nous vous invitons lors de cette journée d’étude à questionner les rapports entre bivalence(s) / polyvalence(s) et les professionnalités des enseignant.e.s Si la bivalence / polyvalence peut- être définie selon une perspective disciplinaire comme la capacité à enseigner « plusieurs disciplines relevant de spécialités différentes » (TLFi), tel que c’est le cas pour les professeur.e.s des écoles et certains enseignant.e.s du secondaire, elle peut aussi s’entendre comme professionnelle, comme par exemple dans le cas des professeur.e.s-documentalistes, dont le nom révèle leur bivalence. Cette journée d'étude sera ainsi l'occasion de tenter de dégager une définition plus précise de ces polyvalences / bivalences, tout en distinguant la diversité des exercices professionnels. Ainsi cet appel est ouvert à l’étude de toutes les situations : enseignant.e.s du premier degré, du second degré général ou professionnel, en France et ailleurs. A l’échelle française, les professeur.e.s des écoles, spécialisé.e.s dans un domaine lors de leur formation initiale, sont ensuite amené-es à enseigner un ensemble large de disciplines, dans lesquels ils et elles sont peu formé-es. Pour le premier degré, quelques études se sont penchées sur la question (Gomez-Gauthié et Léal, 2016 ; Baillat et Phillipot, 2018) Cependant dans le second degré, il s'agit encore d'un angle mort dans de nombreuses disciplines même si la bi/polyvalence est un fait important du système éducatif français ( Sierra & Djament-Tran;2017) En France, enseignants et enseignantes d’Histoire Géographie et les Professeur.e.s des disciplines générales du lycée professionnel ( en lettres-histoire-géographie, maths-sciences) sont déjà bivalent-es : ils/elles enseignent plusieurs matières dont ils et elles sont des spécialistes suite à leur formation initiale. Le cas des PLP lettres-histoire-géographie est particulier : à la fois "corps enseignant discret" mettant en lumière la bivalence ou assumant une identité disciplinaire -historienne, géographe ou littéraire- (Jellab, 2005; Jacq 2021). De plus l’institution scolaire pousse dans le sens d’un développement plus important de la bivalence :mise en avant des mentions complémentaires, volonté politique de faire de la bivalence une obligation. Cette bivalence est ainsi un élément bien établi dans la culture scolaire française mais elle peut se traduire par un rapport inégal entre les disciplines : dans le cas du couple histoire-géographie, la géographie se trouve être placée dans une position "auxiliaire de l'histoire", voire être délaissée ( Prost, 1998, Thémines 2015, Tutiaux-Guillon 2008). Cette inégalité apparaît dès la formation initiale (80% des candidats du CAPES d’histoire-géographie sont de formation historienne) et constitue un aspect important du contrôle du travail enseignant par l’institution afin d'éviter que la discipline méconnue ne soit délaissée. De même, les professeur.e.s des écoles, spécialisés dans un domaine lors de leur formation initiale, sont ensuite amené.e.s à enseigner un ensemble large de disciplines, dans lesquels ils et elles sont peu formé-es. Des lors : comment construire son identité d'enseignant.e bivalent.e/polyvalent.e en ayant un formation initiale dans une discipline? Comment naviguer entre les valences ? L'appel à communication est donc ouvert à toute personne s’intéressant aux rapports à /aux disciplines enseignées : enseignant.e.s , doctorant.e.s en didactique ou sciences de l'éducation,chercheur.se.s.
La journée d'étude sera orientée autour de différents axes :
Axe 1 : Former, se former à la bivalence / polyvalence Ces dernières années, les formations des enseignant-es ont évolué, au niveau de la formation initiale et continue. Cet axe d'étude permet de questionner d'une part les parcours universitaires initiaux des enseignant.e.s et les modes d'entrée dans le corps enseignant. Les enseignant.e.s ont-ils une formation bivalente/ polyvalente à l'origine ou non ? Ont-ils une formation à l'exercice de cette identité polydisciplinaire ? Peuvent être questionnées dans le cadre de cet axe :
Dans le cas du premier degré, les enseignant-es sont polyvalent-es et n'ont pas tous été formé-es à celle-ci au cours de leur formation initiale, en particulier dans le cas des disciplines : histoire- géographie, sciences, technologies, EPS, arts et musique. Se construit alors une professionalité (Baillat & Phillippot,2018). Les travaux de M-F Rossignol sur le concept "d'intervalence" peuvent être un outil pour questionner la construction de l'identité des enseignant.e. Dans le second degré, si les enseignant.e.s ont reçu au cours de leur parcours universitaire une formation dans les disciplines enseignées, ont-ils/elles été formé-es à l'exercice de la bivalence / polyvalence ?
Les propositions de communication autour de cet axe sont susceptibles de s'orienter autour des problématiques suivantes: → Comment l’identité professionnelle de praticiens bivalents / polyvalents se construit-elle ? → Quelles formations à la bivalence/ polyvalence ? Initiale, continue et autoformation
Axe 2 : Construire une identité professionnelle bivalente / polyvalente Cet axe souhaite questionner les "lieux" de la bivalence/ polyvalence et la manière dont l'exercice de celle-ci se trouve influencée par les effets de lieux, de positionnements individuels ou d'équipes. La bivalence disciplinaire n’est pas la seule ; elle peut aussi être professionnelle, comme dans le cas des enseignant.e.s documentalistes, partagés entre deux métiers : celui d’enseignant.e et celui de documentaliste, induisant alors une tension. D'autre part, nous interrogeons les éléments de tensions dans l'exercice de la poly-bi/valence : -Tensions liées au volume horaire à consacrer à chacune des valences, notamment en histoire-géographie - Tensions dans le rapport aux métiers et à l'identité disciplinaire de l'enseignant.e -Tensions entre l'attendu institutionnel autour de la bivalence/polyvalence et les redéfinitions de celle-ci par les enseignant-es
Les propositions de communication autour de cet axe sont susceptibles de s'orienter autour des problématiques suivantes : → Dans une perspective comparatiste entre les disciplines et les établissements : est-on bivalent.e de la même façon en Histoire-géographie en SES, en Lettres-HG, en documentation ? Quelle différence entre les professionnalités des enseignant.e.s français et d'ailleurs ? → Les tensions sont-elles aussi fortes dans tous les métiers ? Les professionnels parviennent-iels à accepter cette spécificité et à s'en saisir ? Comment ?
Axe 3 : Espaces d’apprentissages et pratiques de la bivalence. Cet axe interroge plus spécifiquement les dispositifs didactiques mis en place dans la classe et leurs effets sur les apprentissages des élèves. Les propositions de communication peuvent être des comptes-rendus d'expérimentations en classe ou en formation de situations en lien avec la bivalence/polyvalence. Par exemple, la scénarisation des acteurs historiques au LP, les démarches de questionnement de texte en histoire et en lettres, le récit géographique sont autant de thématiques qu'il est possible d'investir. De même, les "éducations à" peuvent être l'occasion de mettre en œuvre la bivalence et la polyvalence.
Les propositions de communication autour de cet axe sont susceptibles de s'orienter autour des problématiques suivantes : → Quelle influence de la polyvalence / bivalence sur l’activité des enseignant-es ? → Quelles bi/polyvalences ? : quelles pratiques en classes pour quels apprentissages ?
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